Programme > Par intervenant > Graziani Ghislain

Célébrée dans la littérature, étudiée dans l'histoire, la backroom est un espace de résistance, un endroit de toutes les possibilités, de toutes les rencontres, de tous les milieux. C'est un lieu qui ne subit aucune astreinte. Le cruising-bar, lieu sécurisant et d'accueil, est installé dans la géographie de la nuit gay. Il participe de la liberté de jouir, il est un lieu d'expression de soi et en soi. Un lieu qui autorise à assumer ce que l'extérieur oblige à cacher, à taire. La backroom est aussi un espace transgressif, fondateur d'une culture. Le cuir, le fist, leurs adeptes ont trouvé en elle leur temple, leur lieu sanctuarisé dans lequel il est possible d'assouvir tous ses désirs. La backroom est fondatrice d'une norme subversive. Elle supplante la normativité de la société hétérosexuelle et patriarcale, qui impose aux hommes de suivre un comportement sexuel précisément défini par une morale qui elle-même régente les rapports sociaux et construit aussi la géographie d'expression de la majorité et des minorités. Queer et libre, violente et protectrice, intime et englobante, la backroom est un espace qui accueille l'universel.

Docteur en histoire contemporaine et civilisations depuis le 29 septembre 2017 après une thèse de doctorat intitulée : Masculin et masculinité dans les discours politiques français et italiens de l'après seconde guerre mondiale, 1946-1968, effectuée en cotutelle de thèse entre l'université Paris Diderot-Paris 7 et l'università di Bologna sous la codirection de Gabrielle Houbre et de Patrizia Dogliani, mes champs de recherches sont : l'histoire des sexualités, l'histoire de l'homosexualité masculine, l'histoire de la masculinité, l'histoire sociale et politique européenne contemporaine.